vendredi 16 janvier 2015

Tout le monde n'a pas la chance de pouvoir passer à autre chose

Cher lecteur, chère lecteuse,


Mon article précédent parlait de l'attentat de Charlie Hebdo. Je ne reviendrai pas là dessus, d'autant que la récupération des politiques et autres hypocrites m'a mise la nausée. Mais passons.



Ce matin j'ai le coeur serré pour ma fille. 
Les autres enfants dans la cours de récréation sont passés à autre chose. Évidement il y a les affiches devant l' école mais, à part la petite qui m'a fait rire en croyant qu'elle n'avait pas le droit de garer son vélo devant l'école, les enfants ont tourné la page. Et c'est tant mieux. En primaire j'estime ça normal, même nécessaire.

Les autres enfants oui, mais pas la pousspouss...

Hier midi  je la voyais chagrinée par quelque chose:

"_La porte de l'école était ouverte alors qu'elle était sensée être fermée à clef. La maîtresse à demandé qui l'avait ouverte. IL y en a un qui a dit "c'est moi" et la maîtresse elle a dit qu'il ne fallait pas faire ça surtout en temps de vigipirate. Pourquoi maman?"

_ Ben par ce que tu as la chance d'habiter en campagne. En ville, vous ne seriez pas entré en classe, le temps de vérifier que personne n'ait mis quelque chose de dangereux en classe.

_...

_ Pourquoi tu pleures?

_ Je veux pas que papa il aille à vigipirate!"


C'est assez facile de rassurer en présentant notre coin de campagne comme une bulle hors d'atteinte. Mais avec un papa militaire de réserve et une précocité avérée ça se complique.



Hier donc, j'ai un peu menti à ma fille pour la rassurer. Je lui ai dit que pour le moment papa restait à la maison. Je ne lui ai pas dit qu'il attend la confirmation ou l'infirmation pour monter sur Paris.

Il m'a fallut expliquer que nan, papa ne patrouillera pas dans notre village au fin fond du Jura. Que s'il montait sur Paris, elle en parlerait avec lui, qu'il lui expliquerait et qu'elle pourrait poser toutes les questions qu'elle veut. Mais même en expliquant les gilets pare balles, les casques, l'importance d'être prudent mais pas d'avoir peur, je ne peux pas enlever sa peur première: "Moi je veux pas que papa il se fasse tirer dessus, je veux pas qu'il meure".

...

En désespoir de cause je lui ai promis que s'il partait faire vigipirate, je m'engageais solennellement à le demander en mariage à son retour. 
Ça a fait mouche. 
Elle a pensé a autre chose. 





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