mercredi 4 novembre 2015

Un exemple pour l'autre

Il y a quatre ans déjà, nous déménagions.

La Pousspouss faisait sa rentrée en moyenne section dans une école différente et par le fait se faisait de nouveaux amis. C'est à cette même époque qu'elle a rencontré celle qui deviendrait sa meilleure amie. Le soucis étant que la dite meilleure amie à par la même occasion délaissé celle avec laquelle elle s'entendait le mieux l'année précédente.

Depuis, ma fille et la gamine se livre une guerre froide. Impossible de jouer les trois. Chacune essaye de s'attirer les faveurs de LA meilleure copine. Des histoires de filles quoi. Des gamineries auxquelles j'avais pour politique de ne pas prendre part. En maternelle déjà, la maman de la "concurrente" s'était permise d'y prendre part en disant à la best de jouer un peu plus avec sa fille. J'avais trouvé ça déplacé, voire ridicule et j'avais laissé couler.

Une dizaine de jours avant les vacances de Toussaint dernière, la maîtresse des trois filles m'avait avertie que cette fois l'histoire était allée assez loin pour que La Pousspouss mette une demi-heure à cesser de pleurer en classe et que pour la "rivale" n'arrive pas à faire ses devoirs la veille.

L'institutrice de ma fille est quelqu'un en qui j'ai confiance et dont j'approuve totalement les méthodes. Elle fait très attention au respect entre élèves, à la discrimination, au harcèlement scolaire. Elle ne serait pas intervenue dans ces histoires si cela n'avait pas eut une incidence sur la scolarité et le bien être des filles.


J'ai donc parlé avec ma fille. De ce qu'elle vivait, de l'amitié, de mes expériences en ce domaine. Les vacances sont arrivées, très bonne occasion pour faire un break et réfléchir aux solutions à envisager. 

La reprise de l'école est arrivée sans que nous en ayons reparlé.

Nous avons pour habitude, à table, de parler de notre journée. A son ton, à l'expression de son visage, je voyais que La Pousspouss ne disait pas tout...

"- Qu'est ce que tu ne me dit pas?
- Rien..
-Pousspouss?
- Bon OK, ce matin je suis allée la voir et je lui ai dit qu'il fallait qu'on fasse la paix. Je lui ai dit que je savais que ça lui faisait du mal que La Best soit ma meilleure amie. Je lui ai dit que je m'excusais par ce que je ne voulait pas lui faire du mal. Alors on s'est dit tout ce qu'on avait sur le coeur et on a décidé de faire des efforts pour s'entendre et pour jouer toutes les trois.
- Ha ouais? Qui a eut cette idée?
- Moi. 
- Waw! Je suis super fière de toi! Tu as eux une très bonne idée, une très bonne réaction. C'est une solution intelligente et vraiment, je te félicite!"

Sur ce coup, ma fille m'a scotché! Vraiment! Super fière qu'elle ait écouté ce que je lui avais raconté de mes déboires amicales et qu'elle s'en soit servit. A tout juste 8 ans, cette maturité m'a laissé comme un rond de flan! Je me la pète là hein? Oui! J'estime que j'ai le droit là! Comme quoi mon métier de maman peut être gratifiant!



Ce matin, en l'emmenant à l' école, c'est moi qui ai pris exemple sur elle.



Voilà quelques mois que les disputes des deux protagonistes s'étaient intensifiées. Hors les réactions de la maman d'en face m'avaient déçues. J'ai pris garde de ne jamais en parler devant ma fille mais il faut avouer ce qu'il faut avouer je trouvais que ça volait bas. Dire que ma fille avait "volé la meilleure amie de sa fille", prendre soin de ne pas inviter ma fille à l'anniversaire de la sienne alors que de notre côté nous tempérions les choses en l'invitant à chaque soufflage de bougie, ne pas répondre au Crapouyon qui testait ses premiers mots et finir par ne plus me dire bonjour alors qu'à la base nous nous faisions la bise... Je trouvais ça bien ridicule. Mais bon. J'en ai pris mon parti.

Et ce matin...

La voilà qui se pointe la bouche en coeur, me lance un grand bonjour et me cale une bise sur chaque joues! Me fait remarquer que le petit dernier à bien grandit dit donc...

Nan mais on est où là? On a quel âge?

J'avais une envie furieuse de me reculer, de l'envoyer péter... Je suis une fausse calme. Ceux qui me connaissent savent que je suis patiente, que j'intériorise beaucoup mais que quand ça pète mieux vaut se mettre à l'abri.

Et j'ai pensé à ma fille. A sa démarche dont je pouvais être fière. A moi de prendre exemple sur elle. J'ai juste répondu au bonjour, n'ai pas cherché à donner suite à la conversation mais suis restée dans les limites de la cordialité. Affaire close, j'ai mon opinion, je sais à quoi m'en tenir.



On a beaucoup à apprendre de nos bambins.



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